Pour les plus pressés :
- Prendre un chien est une décision qui vous engage pour de longues années (en moyenne entre 10 et 15 ans)
- Pour vous assurer de votre choix, veillez à considérer toutes les aspects de votre vie future à ses côtés (les 7 questions ci-dessous peuvent vous aider)
- Construire une relation harmonieuse demande d'être à l'écoute des besoins de son chien et d'accepter de se remettre en question
Accueillir un chien : une décision qui vous engage pour 10 ans minimum
Accueillir un chien est une formidable aventure à condition de vous tourner vers celui qui vous correspond. Celui que vous saurez rendre heureux et qui vous le rendra au centuple.
Malheureusement, encore trop de nouveaux adoptants prennent cette décision à la hâte sur un coup de tête.
Craquer devant une jolie bouille dans une animalerie, se procurer la dernière race à la mode, faire plaisir aux enfants, offrir un animal comme cadeau de Noël ou tout simplement avoir de la compagnie quand on rentre du travail… sont autant de situations qui font oublier les vraies questions à se poser avant de s’engager.
Car si l’adoption d’un ami à quatre pattes reste une histoire de rencontres et d’émotions, elle ne doit pas pour autant être prise à la légère au risque de vivre très mal votre cohabitation.
Dans le “meilleur” (disons plutôt le moins pire) des cas, le chien est un poids, vous comblez ses besoins primaires (alimentation, activité physique) mais vous n’avez plus aucun plaisir à l’avoir à la maison.
Dans le pire des cas, c’est un cauchemar quotidien qui malheureusement peut jusqu’à vous pousser à maltraiter votre animal (cris, enfermements, indifférence…) et l’abandonner.
Rassurez-vous les 7 questions suivantes devraient vous aider à confirmer ou non votre choix d’adoption et même à orienter votre choix : Chiot ou chien adulte ? Chien de race ou croisé ? Éleveurs ou refuges ?
Faites le point avec ces 7 questions ⤵️
Question n° 1 : Comment imaginez-vous votre future relation avec votre animal de compagnie ?
Avant toute chose, demandez-vous POURQUOI vous souhaitez adopter un chien. Qu’attendez-vous de votre futur poilu ? Comment le rêvez-vous ?
Certains souhaitent avant tout un chien pour le réconfort qu’ils apportent par leur présence, la douceur de leurs poils ou encore leurs léchouilles… Dans ce cas, ce sont plutôt les sessions câlins qui priment.
Heureusement tous les toutous peuvent vous l’apporter mais certaines races de chiens sont plus « affectueuses » que d’autres.
Ainsi, alors que le border collie ou le golden (il y en a encore plein d’autres) ont une réputation de vrais pots de colle, le shiba inu ou le pékinois par exemple, bien que très fidèles et attachés à leur humain sont plus indépendants.
Pour d’autres personnes, ce sont les activités qu’ils vont partager qui priment. Ils recherchent alors un vrai compagnon qui pourra les suivre partout, en vacances ou lors de leurs activités en extérieur ou même en intérieur (au travail par exemple).
Là encore beaucoup de chiens correspondent à la fiche de poste !
Agility, cani-cross, dog dancing, cani-vtt, hoopers (je t’explique ce qu’est cette nouvelle activité canine ici)… les activités à pratiquer avec son chien ne manquent pas tant qu’elles restent prennent en considération la race, l’état de santé et physique, l’âge et l’envie du chien.
Parlez-en avec les refuges ou les éleveurs pour être sûr de faire le bon choix en fonction des activités que vous souhaitez partager avec votre futur poilu.
Enfin prenez en compte votre propre caractère : êtes-vous plutôt casanier ou est-ce que vous adorez le plein air ? Si tous les chiens ont besoin de ballades, certains nécessitent bien plus de dépenses physiques que d’autres !
Question n° 2 : Combien de temps êtes-vous prêt.e à consacrer à votre poilu chaque jour ?
Et oui un chien ça prend du temps !
On estime ainsi qu’un chien a besoin d’au moins deux heures de balade quotidienne (idéalement avec des moments sans laisse ou en longe dans des espaces verts et dans des endroits où il peut jouer avec ses congénères) mais il faut aussi prendre en compte le temps dédié à l’éducation par exemple.
Si vous travaillez 5 jours sur 7 de 9h à 18h, l’adoption d’un chien n’est pas impossible mais cela signifie que vous devrez vous lever plus tôt pour lui offrir une belle ballade le matin et que vous devrez adapter votre journée en conséquences (vous lever plus tôt, négocier des jours de télétravail, rentrer sur la pause midi…).
Pour beaucoup de gardiens, les ballades sont un vrai souffle dans leur journée, leur permettant de prendre l’air, de pratiquer une activité sportive, de partager du temps avec leur animal ou même de discuter avec d’autres gardiens… mais s’ils sont imposés ils peuvent vite devenir durs à vivre vous donnant l’impression de ne pas avoir un seul moment pour vous.
Là encore renseignez vous sur les besoins et caractère du chien : certains supportent moins bien la solitude, d’autres ont besoins de beaucoup de stimulations…
Question n° 3 : Quel est votre budget ?
Le coût d'acquisition du chien
Un chien c’est des frais, et ce tout au long de sa vie. Malheureusement encore trop d’humains se débarrassent de leur animal au bout de quelques mois car ils leur coûtent trop cher.
D’abord il y a le prix de l’adoption : en refuge cela correspond souvent aux prix des vaccins et de la stérilisation qui ont été effectués avec un petit plus pour l’association.
Pour les élevages, et dépend de la rareté et du succès auprès du public de la race. On pense dernièrement aux bergers autraliens, staffies, malinois…
Les frais vétérinaires
Il y a ensuite les frais vétérinaires.
Sachez que chaque consultation chez le vétérinaire vous coûtera entre 30 et 40€ sans compter les vaccins, les médicaments ou le prix des examens.
A titre d’exemple, la stérilisation vous sera facturée entre 150€ et 300€, un détartrage lui avoisine facilement les 100€ (votre chien subit en effet une anesthésie générale) et une radio vous coûtera au moins 40€.
Et je suis plutôt dans la fourchette basse…
De plus les médicaments pour animaux sont très onéreux (heureusement il existe en premièrement intention beaucoup d’alternatives naturelles, moins coûteuses et tout aussi efficaces).
Et dès que votre chien a besoin d’examens complémentaires, de consultations avec des spécialistes, de chirurgies ou doit rester quelques nuits en clinique vétérinaire… la facture augmente lourdement dépassant facilement les 1 000€ ou 2 000 €.
Sans compter les frais supplémentaires en cas de déplacement à votre domicile, une urgence un dimanche….
Bref, prendre un chien c’est aussi être prêt à payer en cas de problèmes de santé. Pour alléger la facture, renseignez-vous sur les mutuelles pour animaux.
Alimentation et frais supplémentaires
Vient ensuite l’alimentation. Son coût dépend d’abord de la taille et du poids de votre chien (logiquement un chien plus petit représentera moins de frais de nourriture) mais aussi du type d’alimentation choisi.
Les croquettes restent la solution la moins chère (mais attention aux formules bon marché), mais vous pouvez aussi décider de cuisiner pour votre chien (découvrez nos masterclass pour concocter une gamelle gourmande et équilibrée).
Enfin, il faudra aussi prendre en compte l’aménagement d’un espace de vie : panier, gamelles, jeux… sans oublier l’équipement tel que harnais, laisse, collier, caisse de transport, muselière… (obligatoire lors d’un voyage en train par exemple).
Question n° 4 :Votre lieu de vie est-il adapté ?
Après avoir défini le type de relation que vous souhaitez avec un animal et confirmé le budget que vous pouvez allouer, nous vous recommandons d’analyser votre environnement.
Vivez-vous en appartement ou en maison ? Disposez-vous d’un jardin ?
Contrairement à ce que l’on entend parfois un chien peut tout à fait vivre en appartement. L’important est qu’il ait son lot de dépenses quotidiennes. De même, avoir un jardin ne dispense pas de promener quotidiennement son chien pour répondre à ses besoins.
Si vous disposez d’un jardin veillez au clôturage de votre extérieur pour éviter les fugues ou les vols.
Si votre extérieur n’est pas totalement délimité, surveillez la fréquentation de la route : Y-a-t-il beaucoup de voitures qui circulent ? À quelle vitesse (route départementale ou chemin de lotissement) ?
Enfin jetez un œil à vos voisins : ont-ils des animaux en liberté (poules, lapins ou autres…) sur leur terrain ? Ont-ils eux aussi un chien et/ou un chat ? Stérilisé ou non ? Sont-ils tolérants au bruit (dans la limite du raisonnable) ?
Même chose si vous vivez en appartement : bien que cette décision vous appartienne totalement, n’hésitez pas à prévenir votre voisinage de l’arrivée d’un chien (possibles aboiements ou pleurs durant votre absence par exemple.)
Quelle est la surface de votre logement ?
Rassurez-vous, un studio n’empêche pas de vivre avec un chien mais ayez en tête l’espace qu’occupera votre poilu.
Entre ses gamelles, un endroit pour dormir, ses jouets, un espace de rangement pour stocker ses jouets et sa nourriture… tout ça prend vite de la place et doit être évalué à l’avance.
Avez-vous déjà d’autres animaux ?
La réponse à cette question peut drastiquement orienter votre choix : Votre chat qui se tétanise à la vue d’un chien ? Votre chien est très protecteur ? Vous avez un mâle non castré et souhaitez adopter une femelle ?
Rien n’est impossible, mais vous devrez adopter en conséquence.
N’hésitez pas à vous rendre en refuge ou des bénévoles pourront vous renseigner sur les tempéraments des animaux compatibles avec votre situation.
Dans tous les cas, il est important que chacun de vos poilus ait son propre espace.
Question n° 5 : En cas d'absence, qui pour s’occuper de mon poilu ?
C’est la contrainte n°1 des propriétaires !
Si un chien peut facilement vous suivre en vacances, il n’est pas toujours évident de trouver un logement qui l’accepte. Sachez aussi que beaucoup de plages et zones naturelles touristiques sont interdites aux chiens notamment en été.
Mais d’autres indisponibilités telles qu’un problème de santé ou un déplacement professionnel… exigent que quelqu’un veille sur votre poilu.
C’est pourquoi il est primordial de réfléchir aux solutions de garde avant toute adoption. Pensez à vos amis et à votre famille : sont-ils prêts à accueillir chez eux votre compagnon pendant quelques jours ?
Il existe ensuite des pet-sitters rémunérés à l’heure, à la journée, à la ballade… Certains viennent chez vous (et acceptent même d’y loger à votre place le temps de votre absence) tandis que d’autres préfèrent accueillir votre toutou chez eux.
Enfin reste le système de pension ou votre animal loge dans un box et est sorti tant de temps par jour. Vérifiez bien les conditions et n’hésitez pas à faire l’essai une nuit pour voir comment votre toutou réagit. Surtout, cette solution demande souvent de bien s’entendre avec ses congénères et des vaccins supplémentaires peuvent être requis.
Les solutions ne manquent pas : elles demandent seulement un peu d’organisation et de budget.
Question n° 6 : Etes-vous prêts à accepter ces "désagréments "?
On adore nos boules de poils mais ne nous voilons pas la face, ils s’accompagnent de quelques contraintes et désagréments qu’il est mieux d’avoir en tête avant de confirmer son choix.
Les poils et saletés
C’est le cas des poils qui joncheront sols et tapis, lit et canapé mais aussi la voiture et qui auront besoin de plusieurs coups d’aspirateur pour être éliminés.
Même les chiens à poils courts et durs sont concernés : alors que les poils souples formeront des moutons sur le sol, les poils durs comme ceux du jack russel ou du bouledogue français se piquent dans les tissus et son plus difficiles à déloger.
Les animaux à poils longs peuvent par contre ramener plus de poussière et autres saletés de l’extérieur qui s’accrochent dans leurs poils…
…Sans parler des premiers pipis et cacas qui se résorbent vite avec l’apprentissage.
Sans surprise, l’arrivée d’un chien demandera un peu plus de ménage pour garder votre environnement propre.
Les mauvaises odeurs
Avoir un animal c’est aussi accepter les possibles mauvaises odeurs : odeur de chien mouillé après une baignade ou une ballade sous la pluie, doux parfums de charogne ou de purin après une ballade en forêt…
Bref si on adore souvent l’odeur naturelle de son chien (Umami sent la brioche le matin) il y a toujours des petits couacs.
Un chien reste un chien : il ne doit pas sentir le savon ! Au contraire, il possède sa propre odeur (super réconfortante d’ailleurs). Attention donc aux bains répétés et lotions odorantes qui au-delà d’une composition parfois douteuse agressent la barrière cutanée et créent des problèmes de peau.
Les destructions
Tapisseries, canapé, tapis, coussins, murs, plantes, livres, chaussures… peuvent passer sous les griffes et dents de votre loulou.
Elles concernent souvent les premiers mois de vie, le temps que votre poilu s’adapte à son nouvel environnement.
Si elles durent dans le temps elles sont le signe d’un mal-être (problèmes de solitude, dépenses physiques non comblées…), il est alors préférable de se tourner vers un professionnel.
Aboiements, pleurs et autres bruits
Et oui un chien ça aboie c’est normal !
Certaines races sont réputées plus bavardes que d’autres. On pense par exemple au fox terrier ou au schnauzer.
Votre chien peut aussi réagir aux bruits (sonnette, moto, ascenseur…), à la vue d’autres chiens (balcon, jardin…)… Là encore si les aboiements sont incontrôlés, faites-vous accompagner par un comportementaliste canin .
Les bagarres
Heureusement ça n’arrive pas chaque matin mais au cours de vos ballades, notamment si vous vivez en ville, vous serez probablement amenée à rencontrer des chiens bourrins, réactifs, harceleurs…
À vous de connaitre les limites de votre propre chien, ce qu’il est capable d’accepter ou non… pour éviter les situations qui peuvent dégénérer en bagarres.
Des bases de lecture canine sont également très précieuses pour décoder les interactions et anticiper les échauffements.
Les remises en question
Ça a beau être tout mignon, vivre avec un chien n’est pas toujours un long fleuve tranquille.
Nous sommes deux espèces différentes, qui certes évoluons ensemble depuis des milliers d’années… Pour autant il y a plein de moments où l’on ne se comprend pas.
Avoir un chien c’est aussi accepter que c’est un être vivant et sensible avec ses humeurs, ses grandes qualités et ses petits défauts...
Parfois, il voudra être tranquille, parfois il n’aura pas envie de câlins, parfois il voudra faire demi-tour ou n’aura pas envie de jouer avec les autres chiens, .. Et c’est ok !
Vivre aux côtés d’un chien c’est reconnaître qu’il n’est pas là pour nous obéir au doigt et à l’oeil ou répondre à toutes nos demandes.
C’est accepter d’apprendre à ses côtés, de se remettre en question pour mieux le comprendre et vous faire comprendre afin de construire une relation de confiance mutuelle.
Question n° 7 : Est-ce le bon moment ?
Enfin pour vous assurer de votre décision, nous vous conseillons de vous projeter à 6 mois, 1 an et plus :
- Êtes-vous sur le point de changer de poste ou de vous retrouver sans travail ?
- Souhaitez-vous organiser très prochainement un long voyage à l’étranger par exemple ?
- Avez-vous comme projet de fonder ou d’agrandir la famille ?
- Vos revenus sont-ils stables dans le temps ?
Ces questions additionnelles peuvent vous aider à confirmer que vous êtes prêt.e à changer quelques habitudes.
Car quel que soit l’animal que vous adoptez, celui-ci aura un impact au quotidien sur votre vie avec bien sûr à la clef de grands moments de bonheur !
Je suis sûre qu’il y a encore plein d’autres questions à se poser pour préparer l’arrivée de son chien : partagez-moi les vôtres en commentaire !
Mon expérience personnelle:
Personnellement j’ai longtemps attendu l’arrivée d’Umami mais je me suis décidée seulement quand tous les feux étaient au vert.
Aujourd’hui, j’ai très envie d’un deuxième chien mais je sais que ce n’est pas le bon moment alors j’attends tout un sachant qu’un jour il y aura une deuxième boule de poils à la maison.